Quelques vérités
Installation en agriculture :
l’avenir ou à venir ?
En ces périodes électorales, chacun y va de son couplet pour assurer que l’installation est primordiale pour l’agriculture mais que le contexte n’y est pas, qu’il faut de plus en plus de capitaux, vu la frilosité des banques les dossiers n’aboutissent pas.
Certes, on ne peut ignorer tous ces paramètres entourant le monde agricole et donc l’installation.
Par contre dans notre département de l’Allier, il y a une chose primordiale avant tout : c’est la volonté politique pour installer qui n’est pas d’actualité avec les dirigeants en place actuellement.
Pourtant les statistiques sont connues de tous.
Un bref historique pour rappeler que l’UDSEA avec la Coordination rurale se sont alliés avec la propriété privée agricole en 1995 et ont gagné les élections chambre d’agriculture ce qui permet depuis de maîtriser l’orientation du foncier et de diminuer l’influence du syndicalisme FDSEA-JA dans la commission des structures, et SAFER.
D’ailleurs cette coalition réussie très bien dans son rôle puisque le département a perdu 25 % de ses exploitations sur une décennie (2001/2010 : source agreste). Bien sûr, on nous rabâche que c’est pour la bonne cause (la modernisation de l’agriculture).
Toujours est-il que pour les 2 dernières années, seulement une cinquantaine d’installations se sont réalisées en CDOA.
Les méthodes de la majorité professionnelle sont édifiantes. Tout y passe même parfois le non respect des priorités du SDDS (Schéma départemental des structures). Ce qui est encore plus dommageable c’est que la structure JA participe à ce fiasco.
Quelques éclaircissements tout de même sur l’ADASEA de l’Allier et son évolution :
Déjà, dès le début des années 2000, le ministère de l’agriculture du gouvernement Chirac a fait comprendre que les enveloppes mises à disposition des ADASEA allaient diminuer progressivement.
Au fil des années, le réseau des ADASEA a subi et au final le CNASEA fusionne avec l’ASP en 2009. Le réseau ne vit plus.
Dans le 03, il ne faut pas se tromper, c’est bien Patrice Bonin qui a prononcé la dissolution en automne 2010. Il a d’ailleurs fallu 2 ASSEMBLÉES GÉNÉRALES EXTRAORDINAIRES.
L’Unité Transmission Installation (service chambre d’agriculture) a pris le relais avec un comité de pilotage composé des structures du conseil d’administration de l’ADASEA. Bémol, une seule réunion depuis fin 2010. L’envie d’installer n’est plus d’actualité.
Le travail d’amont de repérage des cédants, du Répertoire départementale d’installation, de réunions avec les cédants, qu’est-il devenu ? Il était sans doute trop dérangeant car trop utile pour éviter les magouilles.
Oui l’installation en agriculture doit devenir une priorité. Mais il faut une volonté politique pour aller dans ce sens. On a plus besoin des voisins que d’hectares.
Quelques chiffres :
Moins 25% d’agriculteur sur une décennie
En 2030, 4 à 5 exploitations par commune
Plus d’école à proximité, plus de facteurs qui passent, plus de boulangerie dans le secteur, plus de médecins, plus de petits garages agricoles, plus… Mais des tracteurs de 350 à 400 chevaux !
À moins que le bon sens paysans se mobilise entre le 21 et le 31 janvier 2013 et devienne majoritaire..
Alors ces chiffres ne seront que pure fiction !
Alain Mercier
Ancien président ADASEA
Mépris, vous avez dit mépris !
En février 1988, la chambre d’agriculture était victime d’un violent incendie qui avait fait des dégâts considérables.
La rénovation des locaux avait permis, au 3ème étage de créer une grande salle de réunions où entre autres, se tiennent les sessions.
Cette salle fut baptisée au nom de Georges Mercier, alors président, décédé en janvier 1989.
La surprise et l’indignation ont été grandes, lorsque nous famille Mercier, avons appris récemment le changement de nom de cette salle, suite à une décision de la majorité en place.
Dans d’autres institutions où la situation est la même, y compris dans le département, le respect, au fil des années a toujours prévalu, mais là...
Pour la famille et les proches, Alain Mercier
Mieux qu’une élection, un défi sociétal ….
Nous y voilà, c’est en cette fin de mois que nous allons élire les représentants qui vont gérer les Chambres d’agriculture, et par ces Chambres consulaires, influencer la politique agricole appliquée à chaque département : SAFER, CDOA, toutes les commissions diverses et variées départementales et régionales et l’interlocuteur des préfectures.
En un mot les Chambres d’agriculture impulsent la politique foncière, d’installation des jeunes, d’organisation de marché, de remplacement des exploitants agricoles, elles donnent une orientation à des configurations d’aménagement du territoire, ce n’est donc pas un rôle négligeable ; elles sont la voix des paysans auprès des pouvoirs publics.
Ces organismes devraient être un appui aux paysans, un appui pour nos productions traditionnelles, pour des productions nouvelles ou pour des moyens de productions alternatifs. Pour dire simple, être la maison des paysans où chacun s’y sente chez lui, venant y trouver réconfort et conseil, encouragement et formation, un lieu de travail, de convivialité, de défense et de porte-parole, un lieu de culture du vivre ensemble, pour plus de fraternité et d’humanité.
Le résultat des élections donne un signal fort au pouvoir en place et envoie à l’Europe un message, soit ultralibéral comme c’est le cas aujourd’hui, soit au contraire un message d’une nouvelle vision humaine du développement rural, ce que nous défendons ...
Cette année nous avons créé les conditions d’un rassemblement des forces de progrès afin de contrecarrer les visées des libéraux qui gèrent la Chambre d’agriculture de l’Allier depuis 18 ans.
L’Allier a perdu énormément de paysans en 18 ans. Le productivisme est le seul paramètre du libéralisme, alors que d’autres solutions existent. L’industrie agro-alimentaire a pris au nom du profit les rennes de la politique agricole, le gigantisme est à l’ordre du jour, toujours plus grand, toujours plus fort, tant pis pour l’être humain, tant pis pour l’environnement, ce qui compte c’est le profit à court terme, les banques se frottent les mains, l’industrie agro-alimentaire aussi ...
Pourtant le monde agricole est en détresse, jamais autant de paysans n’ont mis fin à leur jour, jamais autant d’antidépresseurs n’ont été utilisés dans le monde paysan, jamais le stress n’a atteint un tel niveau, jamais il n’y a eu autant de dépôts de bilan. Nous avons atteint un point de non-retour. Regardons les choses autrement, regardons le voisin comme un ami et non comme une réserve d’ha, regardons nos communes rurales et pensons que sans paysans s’en est fini ; ce ne sont pas les exploitations de plus de 300 ha qui les feront vivre mais un nombre important de paysans. La course à l’agrandissement est une course fatale, la concentration des moyens de production dans des unités de plus en plus importantes déshumanisent le monde rural au point que les villages se meurent sans service public, sans commerce, sans vie. Où hier il y avait 20 ou 25 paysans, aujourd’hui combien en reste-t-il ? C’est un désastre humain, nous avons assisté à un déménagement du territoire et cela ne suffit pas, les plus gros exploitants en réclament encore plus, tout est fait pour limiter au maximum les installations de jeunes et pour tuer les plus petits. Et là tous les moyens sont bons. Si nous ne faisons rien, à quoi vont ressembler nos campagnes ?
L’heure du sursaut a sonné, c’est valable partout, reprenons en main notre avenir pour en donner les clés aux jeunes générations. Le citoyen attend autre chose du monde paysan, nous pouvons influer sur la politique agricole européenne et française, nous pouvons vivre dignement de notre métier si nous savons nous défaire du joug de la haute finance qui se sert aujourd’hui de nos productions pour spéculer, réduisant à peau de chagrin nos marges et vidant le porte-monnaie du consommateur.
Au lendemain de la guerre, dans une France exsangue, les paysans ont su se mobiliser pour créer les conditions d’un redressement national, ils ont su créer des outils de coopération. La France de la résistance a su les doter de protection sociale et de protection professionnelle, notamment par le statut du fermage, et tous ensembles ils ont empêché les populations d’avoir faim.
Ce qui a été possible à l’époque l’est aussi aujourd’hui, et c’est à la puissance de l’argent, à la puissance des banques, qu’il faut désormais s’attaquer, nous n’avons pas le droit de laisser faire. L’individualisme encouragé par la PAC doit être combattu, l’agrandissement des exploitations et le productivisme sont des leurres mortels, y compris pour ceux qui les pratiquent, tout cela a déjà fait trop de dégâts.
Redonnons à notre métier, à nos campagnes un visage humain. Exigeons du législateur une autre politique agricole, une politique humaine et fraternelle, une autre organisation du marché et de la distribution, il y va de l’avenir de notre métier, de l’avenir de l’humanité. Les élections aux Chambres d’agriculture sont faites pour cela, mais on ne vous le dit pas...
La FDSEA03 qui, depuis la libération, œuvre pour une agriculture humaine, une agriculture paysanne et responsable, veut prouver qu’ensemble il est possible de vivre autre chose que cette vie faite de stress et de domination financière. La paysannerie mérite mieux que cela, la France mérite mieux que ce modèle que nous font vivre les libéraux. Mieux que des élections de Chambre d’agriculture, c’est un défi sociétal que nous voulons et devons relever !
Jean-Claude Depoil
Secrétaire général FDSEA03
Pour que la chambre d’agriculture 03 redevienne un service public accessible à tous
Rétablir le droit à l’information
Le rôle du bourbonnais rural est d’être au service de tous les agriculteurs de l’Allier et il en apporte la preuve chaque semaine en ouvrant largement ses colonnes à tous ceux qui lui en font la demande.
Mais la diffusion de l’information à tous n’est pas une pratique qui existe à la chambre d’agriculture avec l’équipe en place actuellement et qui se représente à vos suffrages avec une nouvelle tête de liste(*).
Il faut mettre fin à ces magouilles politiques qui consistent à ne pas diffuser les informations émanant de la chambre d’agriculture de l’Allier aux lecteurs du bourbonnais rural. Nous sommes prêts à les publier mais on nous censure, même lorsqu’il s’agit d’informations émanant d’organismes autres mais dont le secrétariat est assuré par la chambre d’agriculture. Il s’agit de pratiques d’un autre âge mais les dirigeants de cet organisme pourtant public s’en moquent éperdument. Cela permet aussi à ces agriculteurs en cols blancs et cravates qui ne pensent qu’à écraser leurs voisins et à accaparer leurs terres de pouvoir mener leurs coups bas plus facilement de manière la plus discrète possible. Pas étonnant alors que dans de telles conditions les Jeunes Agriculteurs ne puissent plus s’installer par manque de terres disponibles.
Que dire aussi de ces agriculteurs qui n’osent plus franchir les portes de cet organisme, peurs qu’ils ont d’y être mal reçus par un personnel muselé qui doit respecter des consignes contraignantes. La confiance, ça ne s’improvise pas ! Ça se mérite !
Que dire aussi de cet éloignement de l’information en direct sur le terrain ou des fermetures d’antennes locales. Mieux vaut donner la priorité aux services payants. Avoir un site internet, c’est bien, mais l’actualiser régulièrement et en temps voulu, c’est mieux.
Tout cela devient intolérable et malsain pour l’évolution de l’agriculture bourbonnaise qui se concentre en structures d’exploitation de plus en plus grandes qui vont devenir ingérables et surtout intransmissibles, si ce n’est à des capitaux extérieurs à l’agriculture.
Il est plus qu’urgent de mettre fin à ces agissements néfastes pour l’avenir de l’Allier et de son tissu rural. Revenons à une agriculture de progrès, moderne, au service de tous et bénéfique pour ceux qui veulent s’installer comme pour ceux qui sont déjà en place, avec une campagne vivante et accueillante.
C’est faire le bon choix pour une perspective d’avenir avec une agriculture dynamique qui se doit de rester à taille humaine en faisant vivre un maximum de personnes avec un revenu décent.
Le droit indispensable à la formation et à l’information avec une politique favorisant l’installation des jeunes doit redevenir la priorité pour la chambre d’agriculture de l’Allier.
Le bourbonnais rural est, et sera, au service de tous et prêt à répondre aux besoins et aux attentes de tous ceux qui veulent travailler dans l’intérêt du plus grand nombre.
Nous devons tous oeuvrer pour l’avenir de la profession et retrouver un établissement accueillant où chacun pourra obtenir les renseignements et les conseils qu’il est en droit d’espérer en tant que cotisant à cet organisme public.
JP Bourdier
Directeur du bourbonnais rural
*Par contre les membres de cette équipe ne sont pas avares de communication lorsqu’il s’agit de dénigrer, voire de calomnier leurs opposants dans cette élection à la chambre d’agriculture. De telles bassesses n’honorent pas ceux qui en sont à l’origine et surtout ne témoignent pas d’un comportement exemplaire. C’est lamentable et intolérable. C’est vrai qu’il est plus facile de dénigrer ses adversaires qui présentent un programme ambitieux avec une perspective d’avenir pour l’agriculture bourbonnaise quand soi-même on a rien de nouveau à proposer. Si ce n’est de poursuivre cette tâche qui consiste à opposer les céréaliers aux éleveurs, les jeunes aux anciens, les petits producteurs aux gros producteurs voire les agriculteurs d’une même production entre eux. Cela s’appelle « Diviser pour régner ». Cela suffit et ce n’est pas ainsi que l’agriculture bourbonnaise avec toutes ses composantes pourra vivre et évoluer en bonne harmonie alors qu’il y a un besoin urgent de se serrer les coudes pour faire face aux nombreuses difficultés actuelles et à venir.